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itinerance
20 juin 2016

Le Loch Ossian ,la West Higland Raiways,Glasgow

Le loch Ossian

Une station de chemin de fer sépare Roy Bridge de Corrour. Le train seul vous permet d'accéder au Loch à moins que vous ne préfériez la marche dans les Highlands. Certes à force de patience et de cartes IGN vous pourriez repérer le chemin qui sur la A86 peu avant le loch Laggan bifurque dans la forêt, serpente dans les bois et vous mène après une vingtaine de kilomètres à Corrour Estate, à l'une des extrémités du loch. Pas la moindre indication. La jeune héritière qui gère le vaste domaine et l’exploite d'une main de fer veille à ce que les manants ne l'envahissent pas.

 

Je dois à Marie-Claire Bancquart ma découverte de ce lieu.

Jeune enseignante à l'époque où nous étions en propédeutique lettre elle nous initiait au nouveau roman. L'un de ses maîtres, brestois de Lambézellec, Alain Robbe-Grillet m'apparaissait fort ennuyeux, je ne pris guère plus de plaisir à lire Claude Simon, Nathalie Sarraute et les quelques auteurs qui figuraient au programme. Ce fut un autre thème qu'elle développa qui suscita mon intérêt : les « supercheries » littéraires du 18e. C'est ainsi que je découvris McPherson et les poèmes ossianiques.

Quel contraste avec nos petits maîtres littérateurs, Les chants sauvages de ce barde du troisième siècle m’intriguent et me séduisent : couleurs fortes, touches sombres, génie brut du monde celte. La proximité des peuples bretons et écossais n'est certainement pas étrangère à cet attrait.

Je voulus donc connaître les lieux d'inspiration ou que j'imaginais tel de ses poèmes. Il y a quelques dizaines d'années j'ai débarqué à Corrour, une gare perdue dans les Landes, seul moyen d'accès simple au Loch. De gare elle ne conserve  que le nom puisque ses bâtiments ont été transformés en beds and breakfast, fort onéreux actuellement. Il est loin le temps où nous dormions dans le bunkhouse surmonté de la tour de contrôle transformé en petite salle à manger entre les voies. Je préfère séjourner dans l'auberge de jeunesse, à une dizaine de minutes, au bord du loch. Il n'est pas très grand et le tour s'effectue en 4-5 heures. Le père ou la mère Aub  gens étonnants, amoureux de solitude vivent toute l'année dans ce lieu au confort modeste et restent réticents aux symboles de la modernité, préfèrent la petite éolienne , redoutent d’être contraint de rejoindre le réseau électrique qui arrive désormais à proximité. Seuls les trois ou quatre jours d'hiver où la neige bloque tout accès font un peu peur à Liz( elle parle fort bien le français) ,elle m’invita récemment à rentrer déjeuner à l'abri, prenant en pitié le marcheur qui se contentait de sandwich sur un banc. Elle devinait trouver une oreille attentive à ses propos sévères sur l'héritière et l’âpreté au gain de la jeune aristocrate .Elle s'est installée dans l'auberge il y a quatre ans , succédant à celui qui fut le maître des lieux pendant de longues années.

Avec lui la sympathie avait été immédiate : apprenant que je venais de Bretagne il m'avait montré dans un livre illustré  une photo des rochers sculptés de Rotheneuf. Je n'en avais jamais entendu parler. À mon retour profitant d'une réunion à Saint-Malo je suis allé photographier toutes les œuvres de ce curé un peu fou. Au mois de novembre suivant entre deux trains(ils sont peu nombreux, trois par jour) je suis passé les lui remettre. Il neigeait et l'ami écossais doutait de ma venue mais avait préparé une bouteille de whisky que nous avons apprécié au coin du feu.

Pour vous l'intérêt majeur sera évidemment la marche autour du loch, le sentier bordé de rhododendrons, de bois de pin où vous pourrez cueillir des pieds de mouton. À l'extrémité opposée à l'auberge de jeunesse il existe quelques gîtes et une sorte d'hôtel étrange où vous n’espérez obtenir une chambre : il vous faudrait connaître les codes et règles qui en régissent l'accès.

De Corrour des chemins peuvent vous permettre de rejoindre Spean Bridge et Fort Williams ou dans l'autre sens Rannoch. Faites-le au moins une fois, si vous ne craignez pas d'avoir les pieds trempés en passant au travers des collines et de quelques zones tourbeuses, ce n'est pas très difficile.

 

Rejoindre Glasgow

 

La West Higlands Railways

 La voie de chemin de fer qu'il faut prendre pour découvrir les Higlands. Je recommande toujours ce trajet et le pratique régulièrement. Récemment bien qu'en camping-car(et la route est beaucoup plus rapide) j'ai fait un aller-retour Fort William-Glasgow dans la journée. Si vous le prenez un week-end ,réservez. Les Écossais aussi l'aiment. Ce train, lent, vous permettra d'apprécier le cœur des  highlands et si vous arrivez le soir de Glasgow vous verrez les cerfs, les biches et chevreuils venir s'abreuver dans les ruisseaux. Magnifique. Vous pourrez déjeuner sur l’une des tables et apprécierez d'autant mieux le voyage que vous l'effectuerez à un moment où les voyageurs sont peu nombreux. Prenez la précaution d'acheter du saumon, de vous munir d'assiettes et de couverts(si vous oubliez vous pourrez toujours recourir au bar ambulant), une bouteille de prosseco sera la bienvenue pour marier l'Écosse et l’Italie. Le Morrisson de la gare de FW est fort bien achalandé. Vous prendrez le café dans le train : pour que le service perdure il faut le faire vivre !

 

La West Higland Way

C'est le chemin emblématique des marcheurs. Il démarre à Mingavie, un peu au nord de Glasgow et monte à Fort Williams. Il faut normalement une semaine pour le parcourir, un service permet de transporter vos sacs d'une halte à l'autre. C'est bien sûr ce que j'avais choisi lorsque j'avais tenté cette marche. À ma grande confusion je dois avouer que j'avais très vite calé et je n'avais pourtant rien sur le dos. Le deuxième jour un peu après Balmaha, avant d'arriver à Rowardennan la camionnette qui transportait mon sac à dos à récupérer un marcheur boitillant. Le conducteur m'a prêté une genouillère et le lendemain je suis reparti après une soirée dans la très belle auberge de jeunesse qui borde le loch Lomond. Sans doute la plus belle d’Écosse. J'ai fait 10 km avant de renoncer, de prendre un bac pour rejoindre l'autre rive puis de me résigner à faire la route en bus pour rejoindre Les haltes initialement prévues. Je ne suis pas certain d'avoir dit toute la vérité à mon retour.

 Quelques années après Morvan et Anne-Gaëlle l'ont fait avec leur sac à dos, il est vrai que Morvan devait en fin de parcours porter les deux sacs et qu'il a une trentaine d'années de moins que moi...

Depuis j'ai choisi le confort de l'hôtel de Rowardennan au bord du loch où nous séjournons régulièrement en novembre et me contente d'aller-retour pédestre entre Balmaha et l'hôtel. Un très joli parcours d'un peu plus de 20 km A/R .

 

Le loch Lomond

Sa réputation n'est pas usurpée, lors de mes courts séjours en Écosse je partageais mon temps entre Cannich et Rowardennan, aujourd'hui je n'ai plus de contraintes de temps et séjourne de plus en plus longuement. Lors d'un premier voyage écossais vous serez certainement séduit par la beauté envoûtante du loch et des forêts environnantes. Mais allez-y hors saison. Cette année j'y suis arrivé lors du premier week-end ensoleillé de mai : la foule s'y pressait je n'ai même pas pu m'arrêter sur l'immense parking de Balmaha, bondé, alors que je souhaitais déjeuner à l’Oak inn, il en allait de même des quelques parkings du bord du loch, l'hôtel bien sûr était plein et le camping n’offrait de places qu'en arrière-plan. J'y suis resté une seule nuit. J'y retournerai en novembre !

 

Glasgow et l’Ayr

Sans doute ne serez vous pas séduit par Glasgow comme vous avez pu l'être par Édimbourg, c'est la vraie capitale  des écossais et non celles de leurs veuves(désolé pour ceux qui n'ont pas travaillé dans la finance et ne connaissent pas les veuves écossaises), moins cosmopolite c'est la ville des prolétaires, des ouvriers qui revendiquent pleinement leur identité, ville plus rude et moins léchée mais non dépourvue d'un certain charme. Dynamique elle se réhabilite et se rénove rapidement, les musées fleurissent. Vous trouverez facilement un hôtel dans le nouveau quartier, de l'autre côté du fleuve, le centre est facile d'accès à pied et vous pourrez vous y garer sans difficulté (l'Ibis budget possède un grand parking), n’optez pas pour l'Eurohôtel, souvent conseillé, à proximité de la gare centrale, le confort est très médiocre.

 En réalité j’y séjourne moins souvent qu’à  Édimbourg ,essentiellement quand j'ai décidé de prendre le train pour le Nord.

Malcom Mackay saura vous initiez au côté sombre de la ville

 

Dumfries et Galloway

Lors de mon récent séjour j'ai décidé de ne pas redescendre rapidement dans le sud et de visiter la région de Dumfries et Galloway et pris la route côtière. J'ai découvert des petits ports que je ne connaissais pas ou mal pour y être passé trop rapidement. Certes ils ne peuvent rivaliser avec les Highlands mais justifient quelques jours de visites, je recommande en particulier Kirkcudbright, petite ville musée  qui réserve bon accueil au camping-car sur son parking en face du port.

 

Au terme de ce journal je ne vous aurai bien sûr pas tout dit, pas aborder les îles, peu la côte est, guère l’intérieur il vous faut maintenant parcourir l'Écosse et la découvrir vous-même.

Quelques photos devraient suivre 

Kenavo

 

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