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itinerance
5 mars 2014

El señor de Sipan

Bonjour,

Je vous avais quitté alors que nous prenions la route de Piura. Cette ville ne mérite pas plus d'une halte nocturne.

Le lendemain matin nous reprenons un bus pour Chiclayo mais nous demandons au chauffeur de nous arrêter quelques kilomètres avant la cité dans le village de Lambayeque, nous voulons faire la connaissance du señor de Sipan

 

Le señor de Sipan

Il fut découvert récemment, en 1987, grâce à l'imprudence de quelques pillards qui tentaient de négocier leur butin, en particulier des têtes en or de grande valeur. Le flair d'un historien permit la mise à jour de la pyramide de Sipan et des tombes qu'elle contenait.El señor reposait la, bien conservé et entouré de plus de 1000 objets parmi lesquels les plus fins bijoux de l'art mochica. Le musée situé dans une pyramide moderne est consacré à la civilisation Moche(je dois avouer que j'en ignorais l'existence) mais donne également un excellent aperçu de la méthode de travail des archéologues.

Nous ferons halte à l'hôtel San Roque, belle bâtisse coloniale pourvue d'une trentaine de chambres autour de plusieurs patios et de vastes espaces communs , nous sommes les seuls clients. Il faut avouer que Piedad, la propriétaire, historienne de métier , semble bien plus passionnée par la rédaction d'un mémoire sur l'histoire de sa ville que par la gestion de son hôtel.

 

Trujillo

La troisième ville du Pérou ne manque pas de charme mais nous sommes là avant tout pour la civilisation Chimù qui succéda à celle des Moches. Contrairement à notre habitude(nous nous contentons de lire nos guides avant et pendant la visite) nous optons cette fois pour un parcours accompagné d'un guide professionnel , c'est la seule façon qui permette de découvrir en un temps limité les sites éloignés les uns des autres.

Tout d'abord les deux sanctuaires de forme pyramidale (les Huacas del sol y de la  luna, séparés de 500 m ; seule la dernière se visite, la première n'a pas encore été explorée), lieu de cultes souvent sanglants elle conserve de beaux bas-relief(la divinité de la montagne, l'égorgeur, est omniprésente :les Moches s'abreuvaient du sang de leurs victimes), mais l'ensemble peut apparaître décevant pour qui connaît les pyramides d'Égypte. Ici les constructions sont en adobe et résistent mal aux siècles.

 

La zone archéologique de Chan Chan

Chan Chan fut la capitale des Chimù: elle s'étend sur 20 km² et est entourée d'une longue muraille. Mais il faut beaucoup d'imagination pour imaginer ce qu'elle fut du tempos de sa splendeur, il n'en reste que des pans de murs et  quelques reconstitutions de tertres funéraires. Les forteresses qui la composaient ont disparu.Chan Chan fut prise par les Incas après un siège de 10 ans à la fin du XVe siècle.

 

Nous décidons de rejoindre Lima en bus. Une longue route, une dizaine d'heures, mais en "cama" c'est extrêmement confortable et à l'étage nous jouissons d'une vue panoramique. Nous découvrons une côte désertique: pas un arbre, pas une touffe d'herbes pendant des dizaines de kilomètres.Des dunes à n'en plus finir. Parfois une rivière abondante descend des Andes et donne naissance à un oasis, quelques rares villages très pauvres végètent sur cette côte inhospitalière.

 

Élisabeth qui a gardé un bien meilleur souvenir  que moi de ses cours de climatologie pourrait vous expliquer que le courant froid de Humboldt est à l'origine de ce phénomène : il refroidit les masses atmosphériques basses et empêche la formation de nuages et donc  les précipitations(mais il est à l'origine d'excellentes pêches). Par contre le ciel est fréquemment voilé et Lima se caractérise par  un brouillard constant plusieurs mois de l'année.Pendant notre séjour nous n'apercevrons pas les étoiles .

 

Lima

L'an passé nous avions pris un hôtel à Miraflores, parcouru Barranco, les quartiers « bourgeois ». Cette année nous choisissons de résider dans le centre historique, le terme peut d'ailleurs induire en erreur puisque les bâtiments pour spectaculaires qu'ils soient sur les places principales et dans les rues qui les jouxtent ne sont pas très anciens: la faute aux tremblements de terre qui obligèrent à reconstruire régulièrement les édifices.

Je dois avouer que j'ai préféré Miraflores...

 

La faute de ma grand-mère

 Lors de notre passage à Buenos Aires l'année dernière un couple d'Américains avec qui nous avions sympathisé dans notre hôtel disait me trouver une ressemblance avec Benjamin Franklin. Je leur avais répondu ne pas avoir souvenance de sa présence dans mon arbre généalogique , toutefois ils m'ont amené à réfléchir.

Cette année le chauffeur de bus à Trujillo me fait la même remarque, je ne sais si la comparaison est flatteuse mais je lui explique que Benjamin Franklin lorsqu'il vint en France débarqua à proximité de mon village(dans le port d'Auray précisément) et qu'il est vraisemblable que l'une de mes ancêtres se soit laissée séduire par le charme de l'ambassadeur américain. La est certainement la source de l'étrange ressemblance.

 

Demain nous prenons l'avion pour Arequipa. 17 heures de bus nous ont fait renoncer à notre moyen habituel de locomotion.

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